Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’opiniâtreté, qu’elle apprit, par les propos laquais, que mylord Orville se trouvoit au palais de Kensington, et qu’il n’auroit pas besoin si-tôt de son carrosse.

Madame Duval demeura exposée à la risée de ces valets, et le cocher lui demanda si mylord lui avait donné la permission de se servir de sa voiture ?

« Peu importe, lui répondit-elle ; un seigneur aussi galant que lui, aimeroit mieux que nous en fissions usage, plutôt que de nous laisser mouiller jusqu’aux os : mais, attendez, votre maître saura vos impertinences ; cette jeune demoiselle le connoît très-bien ».

« Sans doute, ajouta miss Polly, puisqu’elle a dansé avec lui ».

Les domestiques s’étoient conduits assez grossièrement, et les plaintes qu’on menaçoit de porter au lord les intimidèrent un peu ; l’un d’eux s’offrit d’aller au palais pour prendre les ordres de son maître.

Cette idée fut saisie avec empressement ; j’eus beau protester, madame Duval ne m’écouta plus, et chargea le laquais, en mon nom, d’un message pour mylord Orville. « Vous lui direz que miss Anville, cette même demoi-