prouve pas de terreur, c’est là le Bôdhisattva même qu’il faut instruire dans la Perfection de la sagesse ; c’est là ce qu’il faut reconnaître pour la Perfection de la sagesse du Bôdhisattva ; c’est là enfin l’enseignement même de la Perfection de la sagesse. Quand le Bôdhisattva est ainsi établi, alors a lieu cet enseignement, cette instruction.
Encore autre chose, ô Bhagavat. Le Bôdhisattva qui marche dans la Perfection de la sagesse, qui la comprend, doit étudier de telle manière, qu’en étudiant il ne s’enorgueillisse pas de posséder la pensée de la Bôdhi, ou de l’Intelligence d’un Buddha. Pourquoi cela ? C’est qu’alors même cette pensée est une non-pensée ; la nature de la pensée est celle de la lumière (?).
Alors Çâriputtra parla ainsi à Subhûti : Mais, Subhûti, est-ce qu’il y a une pensée qui soit une non-pensée ? Cela dit, Subhûti parla ainsi à Çâriputtra : Mais, Çâriputtra, dans l’état de non-pensée, est-ce qu’il se trouve, est-ce qu’il existe réalité ou non-réalité ? Çâriputtra répondit : Ni réalité, ni absence de réalité, ô Subhûti. — Si donc, ô Çâriputtra, dans l’état de non-pensée il n’existe et ne se trouve ni réalité, ni absence de réalité, ne vois-tu pas la réponse qui convient à l’objection qu’a faite le respectable Çâriputtra, quand il a dit : Est-ce qu’il y a une pensée qui soit une non-pensée ? Cela dit, Çâriputtra parla ainsi à Subhûti : Mais quel est, ô Subhûti, l’état de non-pensée ? L’état de non-pensée, reprit Subhûti, est immuable, ô Çâriputtra, il est indiscutable.
« Alors Çâriputtra exprima son assentiment à Subhûti : Bien, bien, Subhûti ; il est bien que tu aies été désigné par Bhagavat comme le chef des Religieux qui vivent dans l’absence de toute corruption. C’est pourquoi le Bôdhisattva doit être reconnu à ce qu’il est incapable de se détourner de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Le Bôdhisattva doit être reconnu comme n’étant pas privé de la Perfection de la sagesse. Celui même qui désire s’instruire pour arriver au rang d’Auditeur doit écouter, apprendre, retenir, réciter, comprendre, promulguer la Perfection de la sagesse même. Il faut qu’il s’instruise dans cette Perfection de la sagesse ; il faut qu’il y applique ses efforts. Celui même qui désire s’instruire pour arriver au rang de Pratyêka Buddha doit écouter, apprendre, retenir, réciter, comprendre, promulguer la Perfection de la sagesse même ; il faut qu’il s’instruise dans cette Perfection de la sagesse ; il faut qu’il y applique ses efforts. Celui même qui désire s’instruire pour arriver au rang de Bôdhisattva doit écouter [etc. comme plus haut, jusqu’à :] promulguer la Perfection de la sagesse même. Il faut que celui qui est doué de l’habile emploi des moyens y applique ses efforts, pour arriver à la compréhension de toutes les conditions des Bôdhisattvas. Pourquoi cela ? Parce que c’est dans la Perfection