Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/170

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ces nations, âryennes comme nous, avaient possédé dans leurs commencements la doctrine fondamentale et ne s’étaient séparées du berceau commun qu’à une époque où cette doctrine avait déjà ses principaux éléments arrêtés. L’examen des causes qui la firent perdre de vue aux Grecs, aux Latins et aux peuples du-Nord appellerait des développements étrangers à la question générale qui nous occupe.

C’est aussi un sujet d’une importance majeure que la recherche des causes en vertu desquelles la doctrine s’est intégralement conservée chez les deux grands peuples de l’Orient. Enfin, comment les Juifs n’en ont-ils eu qu’une partie ? comment, dans quelles circonstances et par quelles causes a-t-elle reparu, au temps de Tibère, sur les côtes du Levant, pour se répandre de là, sous le nom de christianisme, dans tout l’Occident ? Ces problèmes appartiennent à l’histoire des religions.

On a observé ci-dessus que trois ordres de faits sont à considérer. Avec les dogmes seuls, les religions ne seraient que des philosophies. Outre la doctrine il y a les symboles et les rites, c’est-à-dire les représentations figurées des dogmes et les pratiques qui en découlent.

Les monuments figurés de l’Orient sont loin d’être tous connus. Ceux de l’Occident sont sous nos yeux, et appartiennent surtout au christianisme ; les catacombes de Rome en fournissent un très-grand nombre ; mais plusieurs anciens sanctuaires, soit en Italie, soit dans le reste de l’Europe, soit même dans l’Asie occidentale et en Égypte, en renferment aussi de très-précieux. Ces monuments sont presque toujours symboliques et appellent une interprétation ; celle-ci est quelquefois donnée par les auteurs chrétiens ; mais le plus souvent leurs livres ne suffisent pas pour résoudre les problèmes : ainsi aucun livre chrétien ne donne l’origine du signe de la croix, par ce simple motif que ce