Aller au contenu

Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vers ce temps ou un peu plus tôt que l’on place la période indienne du Vêda, qui, selon nous, toutefois, peut être notablement reculée vers le passé. Quant au premier empire Chaldéen, il ne paraît pas plus ancien que la Vêda ; il est peut-être postérieur aux plus anciens hymnes indiens.

Dans le système des grandes religions, il n’y a donc rien d’aussi ancien que l’Égypte. Sa civilisation paraît être venue la première et avoir précédé celle de tous les peuples âryens ou sémites de l’Asie et de l’Europe. Il est nécessaire de la connaître pour apprécier l’influence exercée par elle sur la marche ultérieure des idées religieuses.

L’Égypte se nommait Kamt ou Kemt la noire, mot d’où paraît être venu le mot grec Αἲγυπτος. Ce nom désignait par la couleur la terre labourable de la vallée du Nil, comme la plaine du Delta s’appelait la Verte. Le fleuve se nommait Hâpi.

Les habitants pris dans leur ensemble étaient qualifiés de Har-Shesou, adorateurs de Har (Horus), épithète qui paraît remonter au delà des premières dynasties. Les populations égyptiennes comprenaient : les Routou qui formaient la classe supérieure ; les Loubou ou Libyens ; les Amou à l’Est, du côté du Sinai ; les Purusata ou Philistins, et les Phéniciens ou Kaphtorîm de la Bible. Le fond primitif paraît avoir appartenu à la race Libyenne ; son type, accusé par les plus anciens hiéroglyphes et par les sculptures des premiers temps, telles que le grand Sphinx, se retrouve aujourd’hui chez ses descendants, les Touaregs, et chez un assez grand nombre de fellahs.

Les Routou furent dès l’origine une sorte d’aristocratie venue du dehors, qui fournissait les rois et probablement les prêtres. Har est donné comme leur chef et par conséquent comme introduit par eux au temps de