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plissent le jour, et se réfugia dans le monde de l’Amenti. Dans la vallée brûlante du Nil, prise entre la montagne nue et le désert, l’âme rêveuse de l’Égyptien se donna carrière sous le ciel étoilé. La religion d’Osiris fut la légende de l’invisible, le mystère de la sombre clarté des nuits.

Les symboles furent principalement empruntés au règne animal. Leur rôle eut une importance croissante et de là vint cette multitude d’animaux sacrés, véritable zôolatrie dont le reste de l’humanité n’a pas offert un pareil exemple. Ce seul fait démontre l’infériorité intellectuelle du peuple égyptien par rapport aux peuples aryens et peut être attribué avec vraisemblance à la race d’hommes qui occupait la vallée du Nil avant l’arrivée des Routou.

Pendant que la religion populaire tournait au culte grossier des animaux et aux terreurs superstitieuses de l’autre monde, deux faits importants se produisaient : les dynasties royales apportaient des dieux nouveaux et la théosophie donnait à ces dieux un caractère de plus en plus abstrait.

L’Ancien Empire, dont le centre d’action était à l’angle méridional du Delta, y fonda la grande ville de Mennefer (Memphis), la bonne demeure. Là se groupèrent plusieurs divinités d’origine diverse : Ptah, dont Sékrou, dieu très-ancien, était une autre forme et qui parait avoir été la souche des Patèques ou Cabires ; Nat, écrit aussi Net ou Nit, plus connue sous le nom de Neith, vierge-mère, d’origine probablement libyenne et dont le culte principal fut à Sa (Saïs) ; Pacht, redoutable déesse arabe à tête de lionne, adorée surtout à Bubastis sous le nom identique de Bast ; Chnoum, dieu architecte, qui parait être venu du midi, du pays des cataractes d’où l’on tirait la pierre à bâtir.

Chacun de ces dieux entra dans le panthéon égyptien,