Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les Kébirim (Cabires) et les Patakhu (Patèques), ainsi que les Pugm (Pygmées), êtres longtemps mystérieux, que nous savons avoir été les modeleurs qui donnent la forme à toute chose dans l’univers.

Mineurs et fondeurs, navigateurs et commerçants, les Phéniciens n’ont été ni artistes, ni lettrés, ni théoriciens. Leurs religions provenaient d’un fonds plus ancien qu’eux-mêmes, probablement identique à celui des Soumirs. Plus tard ils accueillirent chez eux Osiris, Ptah, Harpechruti, divinités égyptiennes. Ils ne formaient pas un monde fermé comme les Assyriens. Ils furent au contraire, par leurs voyages et leurs nombreux comptoirs, les propagateurs de religions étrangères et de leurs propres religions. Par là ils contribuèrent dans une certaine mesure à la fusion qui s’opéra dans l’est de la Méditerranée aux temps Alexandrins.


IV. Hébreux. — Il n’en fut pas de même des Hébreux surtout avant la captivité. Quand ils quittèrent le nord-est de l’Égypte (terre de Geshen) où ils vivaient en contact avec les Sémites du désert, ils étaient polythéistes. Ils adoraient Çédeq le juste, dieu du feu, le même que le Soutekh ou Set du Delta ; le mélek Kiyoun ou Keiwan qui est la planète Saturne ; Gad, la planète Jupiter ; Asher et Ashera, qui fut confondue avec l’Astarté des Phéniciens. Chaque famille avait en outre ses propres idoles qu’elle nommait ses teraphîm. Tous ces dieux représentaient des forces de la nature et se rattachaient comme les vieilles divinités des Phéniciens, des Soumirs et de l’Égypte, à une origine qui n’était pas sémitique, à un culte peut-être âryen des esprits.

Yahveh (Jéhovah), dont le nom signifie le « créateur », fut introduit chez les Hébreux pendant le voyage qui