Aller au contenu

Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

épaules d’Hélène, et beaucoup d’autres exemples. Plusieurs êtres mythologiques ont conservé jusqu’à la fin cette double forme, par exemple : les Centaures, les Géants, la Gorgogne, la Chimère, les Sphinx, les Sirènes. Toutefois le goût artiste du peuple grec ne toléra pas longtemps cet accouplement ; il sépara le symbole et le donna comme attribut au dieu. Celui-ci prit simplement la forme humaine la plus parfaite et la conserva. Zevs eut pour attribut l’aigle, Héra la vache ou le paon, Athéna la chouette, Artémis la biche et ainsi des autres.

Il n’est pas nécessaire de recourir à l’Égypte pour expliquer cette part de symbolisme dans la religion des Grecs. On la trouve aussi bien dans l’Inde et la Perse, chez les Germains et les Slaves qui n’ont eu avec l’Égypte aucun point de contact. Le Symbolisme est une des étapes par lesquelles ont passé les religions, celles des peuples Aryens comme les autres.

Le polythéisme grec est d’origine âryenne. Dans son fond il est identique à celui du Vêda ; mais il a dû se séparer du centre commun de la race à une époque antérieure aux hymnes de ce recueil ou du moins contemporaine des plus anciens. Quand la langue grecque s’est formée par l’altération de l’ancien idiome âryaque, plusieurs divinités ont gardé leurs noms primitifs plus ou moins modifiés ; d’autres noms ont été traduits en langue vulgaire ; enfin, à mesure que le polythéisme a reçu de nouveaux accroissements, on a créé des noms pour désigner les nouvelles divinités. Ainsi se trouve expliqué ce fait important que les anciens dieux ont presque tous des noms inintelligibles pour les Hellènes et étrangers à leur langue usuelle, tandis que quelques autres ont des noms tirés du grec. Zevs, Ouranos, Athéna, Perséphate, Hermès, etc., ne sont pas explicables par la langue grecque. Mais comme ces noms existent aussi dans