pour les Vâichnavas, il n est pas question du Kalpa de Sarasvatî, ce n est pas ce livre qui fait partie des Purânas. Il en est au contraire question dans le Dêvîbhâgavata, d’où il résulte que c’est ce livre qui est compris au nombre des Purânas.
17. On lit ce qui suit dans un autre Purâna : « Le livre qui contient dix-huit mille stances, qui se compose de la réunion de douze livres, où se « trouve l’histoire de Hayagrîva qui obtint la connaissance de Brahma, ainsi « que le récit de la mort de Yrïtra, et qui commence par la Gâyatrî, c’est « ce qu’on appelle le Bhâgàvata. Krïchna l’a divisé en douze beaux livres ; « le compte exact des chapitres qu’il renferme est de trois cent trente-deux. ». Or dans le Bhâgàvata qui fait autorité pour les Vâichnavas, il y a bien douze livres, mais on y compte trois cent trente-cinq chapitres W ; la définition qui dit que le Bhâgàvata renferme dix-huit mille stances ne convient pas à celui des Vâichnavas (2), où l’on ne trouve pas l’histoire de Hayagrîva qui obtint la connaissance de Brahma. De là il résulte que le Bhâgàvata qui est une autorité pour les Vâichnavas, ne fait pas partie des Purânas.
18. Mais dans le Dêvîbhâgavata, il y à dix-huit mille stances, douze livres et trois cent trente-deux chapitres. On y trouve la mort de Vrïtra, et, comme introduction, la Gâyatrî. Tout s’y accorde parfaitement avec la définition ; c’est dans le premier chant qu’est racontée l’histoire de la naissance de Hayagrîva, et ce fait qu’il obtint la connaissance de Brahma.
19. On lit dans le Pâdma Purâna les paroles suivantes de Gâutama, qui dit à Ambarîcha : « Ecoute, ô Ambarîchat l’éternel Bhâgàvata qui a été « raconté à Çuka ; lis-le de ta propre bouche, si tu désires l’anéantissement « de l’existence mortelle. » Dans les mots Ambaricha Çukaprôktam, le terme composé Çukaprâktam doit s’entendre comme s’il représentait Çakâya prôktam, c’est-à-dire « raconté à Çuka, » [et non comme s’il signifiait raconté par Çuka.] Mais comme, dans le Bhâgàvata qui fait autorité pour les Vâichnavas,
suite du texte, et que c’est ce dernier mot que donne le passage du Màtsya dont j’ai sous les yeux un manuscrit.
1. Tel est exactement le nombre des lectures que renferme l’ensemble des douze livres du Bhâgàvata.
2. Il est vrai que le nombre des stances du Bhâgàvata ne s’élève pas à divhuit mille ; mais d’abord ce chiffre, comme tous ceux
de la liste des Purânas qui a été examinée ci-dessus, est donné en nombre rond ; ensuite il faut tenir compte premièrement de la différence des manuscrits dont les uns contiennent des stances qui manquent dans les autres, et secondement des demi-stances, ou, plus exactement, des stances composées de six Pàdas, qui sont nombreuses dans certains livres de notre poème.