dhara, dans son Commentaire, donne de ces deux lignes la même interprétation que Sâyana de la première stance de Thymne védique, et il s’attache à montrer que les expressions du Bhagavata reviennent exactement à celles du Véda. Ainsi, le terme de vitasti{le plus petit empan], qui déjà au livre I, ch. v, st. 20, est remplacé par son synonyme pridéça, répond’au daçâggnla du Véda ; Çridhara ajoute ensuite : « Après « avoir rempli complètement la hauteur « d’un empan, il subsiste [encore au d^] ; « par là le texte indique, non la mesure de « Purucha, mais ce fait qu’il dépasse [cette ■ mesure]. » Cetfe figure est, du reste, ^ familière aux diverses écoles indiennes, et on connaît la description que les Védântistes donnent de la cavité ou du lotus du cœur, qu’ils placent dans le ventricule droit, et qu’ils regardent comnle le siège de l’Esprit suprême individualisé dans l’homme. Voyez les passages traduits par Colebrooke [Mise, Essays, t. I, p. 3&4 et 345}, et surtout les curieux textes cités par Fr. Windischmann [Sancara, pag. 160, 161 et 162). Les Samkhyas admettent aussi que le corps subtil est de la hauteur du pouce, et ils citent tin texte des Vêdas que rapporte M. Wîlson, dans son conmien taire sur les Sàmkhya Kârikfts (p. i35). J’observe, en ce qui touche au mètre, qu^il faut résoudre en deux mots ^raTT iihi(h « , ou, en conservant la fusion euphonique de ces deux mots, opérer la résolution sur le verbe « fr^wlrlvi^ o^ encore, conmie font les Brahmanes, ? rf^ ? if^^. Colebrooke (MùcelL Essays, t. H, p. i53, note) et Lassen (AnthoL sanscr. p. 108) ont déjà proposé cette dernière méthode ; mais
depuis, Hosen dans ses notes sur le Rïgvêda (p. vu), et le D’A. Kuhn {Zeitschriftfàr die Kande des Morgenland. t. III, p. 78 sqq.), ont étendu et précisé cette remarque, en montrant que le Samdhi des voyelles n’était pas encore, à l’époque des hymnes védiques, ausèi général ni aussi obligatoire qu’il l’est devenu depuis dans la langue classique, et qu’ainsi deux voyelles semblables ( comme dans qr^ « #r « ) peuvent rester désunies sans se confondre (Kuhn, Zeitschrifl, etc% t. III, p. 79), et qu’il en est de même des voyelles i et a devant une voyelle dissemblable, ce qui explique la résolution possible de la semi-voyelle j’, dans 4ihj(hv<j[. [Ihid. p. 79 et 80.) Le Yadjurvêda lit ici HJd^rtaii. Colebrooke, qui avait traduit cet hymne à une époque où il n’était pas aussi familiarisé avec la littérature des Vêdas qu’il l’a été depuis, a eu occasion de revenir sur quelques-unes des incorrections de sa version (Misceïl, Essays, t. I, p. 309), et il a notamment rectifié celle de la stance même sur laquelle porte la présente note. {Ibid. pag. 3ii3, note.) Je remarquerai ici une fois pour toutes que quand je me suis éloigné du sens adopté par Colebrooke, je m’y suis cru autorisé par le conmientaire de Sàyana. Malheureusement, la seule partie que je possède de cette glose précieuse est si manifestement incorrecte, que je n’ai pu souvent en découvrir le sens que par conjecture, et que je n’en ai pas toujours fait, dans les notes qui vont suivre, un aussi fréquent usage que je l^urais désiré.
^ La première ligne de cette stance est la première de. la stance i5 du chapitre vi du Bhagavata ; la rédaction de notre poème