prouve qu’il faut, avec Sâyana, traduire le mot 7^ par ce f oi existe actaellement ; Coiebrooke n’avait pas assez distinctement indiqué ce sens. La 2* ligne est la première de la stance 17 du Bbâgavata. La traduction que j’en propose paraît très-différente de celle de Colebrooke, mais elle a pour elle Fautorité de Sâyana, et je n’ai pas bésité à l’adopter, malgré son obscurité apparente ; voici la {^ose même de Sayana, telle que la donne mon manuscrit :
Aussi, [c est-à-dire] de pins, ii est le maître, ie dispensateur de l^imiiiortalité. Yat signifie parc€ que : il croit an dehors par la nourriture, c^est-àdire par la nourriture que prennent les êtres doués de vie, [ou encore] par ce dont ils doivent jouir ; [dans atirôkati, la préposition ad’signifie] ayant franchi (étant sorti au dehors). Cela veut dire qu étant sorti de Tétat de cause qui est son état propre, il arrive à Tétat d’univers, [état dont il s’enveloppe et] sous lequel il est actuellement visible. C’est parce qu il passe à cet état qui eet d’être l’univers, pour que les créatures donées de vie paissent jouir du fruit de leurs œuvres, c’est à cause de cela que sa substance existe [encore] au delà de cet état relatif [dans lequel il parait en tant qu’univers].
Xavoue que si j’eusse connu ce commentaire au moment où j’ai traduit le passage correspondan t du Bbâgavata, j’en eusse tiré des lumières utiles pour l’intelligence de ce passage. La ^ose de Çridbara Svâmin est en eCTet assez obscure ; le commentateur n’interprète pas le verbe m^nng^ (correspondant à *tld’^i^(d), qui est le terme véritablement difficile, surtout avec « Tsf (au lieu de ii*^h], et il termine, son explication
par ces mots : « Il n’est pas seulement l’ensemble de tout ce qui existe, il est encore « le souverain nuutre de rinunortalité, c’est « à-dire de la béatitude qui lui appartient « en propre. » Cest là-dessus que j’avais fondé mon interprétation ; mais aujourd’hui je propose de la changer comme il suit I d’après les paroles de Say aça : « Il est le « maître de l’immortalité et du salut, parce •• qu’il s’est élevé au delà de [toute] nourriture mortelle. » Cette traduction, quoique obscure, me parait préférable à celle que l’on trouvera p. 2 3g duvprésent volume. Elle revient au sens même que la stance 2 de notre hymne védique m’a semblé exprimer. Le texte du Véda veut dire que l’Être suprême est le dispensateur de l’immortalité, parce que c’est lui qui, sortant de son unité abstraite, a créé de sa substance le monde, et dans ce monde, les êtres qui y vivent, et les a ainsi placés dans les conditions nécessaires pour qu’ils obtinssent l’immortalité comme récompense de leurs œuvres. Le texte du Bbâgavata dit à peu près de même (et avec une différence qui n’est que dans la forme), que l’Être suprême est le dispensateur du salut, parce qu’après être devenu le monde et avoir fourni aux hoomies la nour^ riture qui soutient leur existence et leur donne les moyens d’accomplir leii œuvres que leur condition leur impose, il existe encore au delà de cette vie relative, au sein de l’immortalité et de la béatitude à laquelle l’homme peut parvenir par les œuvres. On comprend maintenant pourquoi les deux commedtaieurs dont j’ai sous les yeux ie travail, rendent 9^ la nourriture^ farm^fs^t le fruit des cnvrei ; c’est uniquement l’effet pour la cause. Tai préféré cependant caaserver à ce mot son sens propre, qui est