Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
clxxvi
PRÉFACE.

duction française ; elles paraissent dues à l’interprète tamoul, qui n’a voulu donner qu’un extrait du Bhâgavata. J’en juge ainsi d’après l’analyse que M. Taylor a donnée, dans le Journal littéraire de Madras, de deux manuscrits tamouls, appartenant à la collection Mackenzie, qui renferment les quatre premiers livres de notre Purâna. M. Taylor ne présente son extrait que comme l’analyse d’un abrégé, et dans le fait, le Bhâgavata dont il est question dans ce journal, n’est guère autre chose que le squelette du Purâna sanscrit. La partie poétique dont l’importance est très-grande dans l’original, a disparu à peu près complètement de la version tamoule, telle du moins que la reproduisent et l’analyse de M. Taylor et la traduction française exécutée par les soins de Foucher d’Obsonville. Pour se convaincre de ce fait, il suffit de comparer avec le Bagavadam telle partie qu’on voudra des trois premiers livres du Bhâgavata. Je pense qu’après cette comparaison, personne ne sera tenté de croire que la lecture de l’extrait tamoul puisse être de quelque utilité pour l’intelligence du Purâna sanscrit.

Je termine ici des explications qu’il n’a pas dépendu de moi de rendre plus courtes ; je crains cependant que plus d’un lecteur ne se plaigne que bien des points difficiles sont encore restés obscurs. Mais, outre que j’en renvoie l’examen aux notes qui suivront cet ouvrage, j’avais une bonne raison pour ne pas étendre davantage cette introduction. Dans quelques années peut-être, les discussions telles que celles dont il était nécessaire de faire précéder ce volume, seront devenues tout à fait inutiles. L’intelligence plus généralement répandue des grands monuments littéraires de l’Inde, l’étude approfondie des Vêdas et la lecture du Mahâbhârata les auront mises au néant. Les textes seuls continueront d’être consultés, même à l’époque où il sera possible