Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/243

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8. Oui, grâce à toi, nous avons un protecteur, puisque tu nous as fait voir ce que les habitants des cieux eux-mêmes ne voient que de loin, ta forme brillante de toutes les perfections, et ton visage qu’animent des regards embellis par le sourire de l’amitié !

9. Lorsque tu nous quittas, toi dont les yeux ressemblent au lotus, pour les Kurus et les Madhus, dans le désir de voir tes alliés, chaque instant durait des siècles pour nous tes fidèles serviteurs, ô Atchyuta, que ton absence privait en quelque sorte de la vue du soleil.

10. Comment, quand tu es loin de nous, pourrions-nous vivre, ô maître, ne voyant plus ton aimable visage, brillant d’un beau sourire, et qui calme tous les chagrins par des regards bienveillants !

11. Le Dieu qui chérit ceux qui lui sont dévoués, entendant ces discours et d’autres semblables que tenait son peuple, exprimait sa bienveillance par ses regards et entrait dans la ville.

12. Elle était, comme Bhôgavatî, capitale des Nâgas, gardée par des Madhus, des Bhôdjas, des Daçârhas, des Arhas, des Kukuras, des Andhakas, des Vrĭchṇis, tous forts comme Krĭchṇa lui-même.

13. Elle était ornée de bois, de jardins et de vergers remplis de bosquets et d’arbres excellents, qui se couvraient à la fois, dans toutes les saisons, de toutes leurs richesses, et on y voyait des étangs réservés, où croissait le lotus.

14. Aux portes de la ville, à celles des maisons, et dans les rues, la joie des habitants avait élevé des arcs de triomphe ; des drapeaux et des étendards de diverses couleurs y formaient un abri contre la chaleur du soleil.

15. Les grandes routes, les rues, les marchés et les cours étaient nettoyées ; la ville tout entière avait été arrosée avec des eaux odoriférantes, et semée de fruits, de fleurs, de grains rôtis et de jeunes bourgeons.

16. À la porte de chaque maison étaient placées des corbeilles pleines de lait caillé, de grains rôtis, de fruits, de cannes à sucre, avec des offrandes de lampes où brûlaient des parfums.

17. Ayant appris l’arrivée de leur ami le plus cher, le magnanime