Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/292

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9. Cette histoire, qu’au sein même de la perfection je lisais, le cœur ravi par les jeux de celui dont la gloire est excellente,

10. Je vais maintenant te la raconter, ô Rǐchi des rois, car tu es dévoué à Mahâpurucha (Vichṇu) ; ceux qui ont foi en elle voient bientôt leur intelligence pure au sein de Mukunda.

11. Oui, la récitation des noms de Hari est pour les Yôgins qui, arrivés à l’indifférence, veulent parvenir au lieu où l’on n’a plus rien à craindre, un acte qu’ils regardent comme obligatoire.

12. Que font à l’insensé les longues années qu’il passe en ce monde sans s’apercevoir de leur cours ? Un seul instant vaut mieux pour celui qui en connaît la rapidité, pourvu qu’il en profite pour faire son salut.

13. Le Râdjarchi Khaṭvâg̃ga ayant appris combien il avait peu de temps à vivre en ce monde, quitta tout en un instant pour aller se réfugier au sein de Hari qui donne la sécurité.

14. Et toi aussi, fils de Kuru, en ce moment même où le terme de ta vie est fixé à sept jours, prépare-toi à faire pendant ce temps tout ce qui peut assurer ton salut.

15. Quand approche l’instant de la mort, que l’homme, exempt de trouble, tranche avec le glaive de la séparation le lien d’affection qui l’attache à son corps et à tout ce qui l’entoure.

16. Que sorti de sa maison pour se faire anachorète, plein de fermeté, s’étant baigné dans l’eau sainte d’un étang, assis sur un siège pur, isolé, construit conformément à la loi,

17. Il répète en lui-même la pure et suprême syllabe formée de trois lettres, qui est Brahma ; qu’il contienne son cœur, maître désormais de sa respiration, et gardant le souvenir du monosyllabe où Brahma réside tout entier.

18. Que guidé par son intelligence, il se serve de son cœur pour détacher ses sens du contact des choses matérielles, et qu’il fixe par la méditation sur l’objet essentiellement beau, son cœur que distrait [encore] l’accomplissement des œuvres.

19. Là, qu’il médite sur chacune des parties de cet objet, sans que son esprit cesse d’en embrasser l’ensemble ; et qu’après avoir uni