31. Cette conduite, en effet, ô précepteur de l’univers, n’est pas excusable même de la part de ces sages célèbres dont le monde n’a qu’à imiter les actions pour parvenir à la béatitude.
32. Adoration à Bhagavat qui a, par sa propre splendeur, produit au dehors cet univers qui résidait dans son sein ! C’est à lui de protéger la justice.
33. Voyant les Pradjâpatis ses fils qui parlaient ainsi, le chef des maîtres des créatures abandonna son corps, couvert de honte ; les points de l’horizon reçurent ce corps redoutable, que les hommes reconnaissent comme le brouillard ténébreux.
34. Les Védas naquirent du Dieu créateur aux quatre visages, qui méditait un jour ainsi : Comment créerai-je l’ensemble des mondes tel qu’il existait autrefois ?
35. [En même temps parurent] les fonctions des quatre prêtres officiants, le développement des rites du sacrifice, les Upavêdas et la morale, les quatre portions de la justice, et les devoirs des diverses conditions.
36. Vidura dit : Sans doute le chef des créateurs de l’univers fit naître de sa face les Vêdas et les autres parties de l’Écriture : dis-moi cependant, ô trésor de pénitence, de quelle manière il créa chacun de ces livres en particulier.
37. Mâitrêya dit : Il créa successivement de son premier visage et des suivants les quatre Vêdas, le Rǐtch, le Yadjus, le Sâman, l’Atharvan, puis les prières [mentales] qui sont comme le glaive, l’offrande, la collection des hymnes [chantés], et l’expiation.
38. Il créa successivement et de la même manière l’Âyurvêda (les traités de médecine), le Dhanurvêda (les traités sur l’art militaire), le Gândharvavêda (les traités de musique), et le Sthâpatyavêda (les traités d’architecture).
39. Le Seigneur qui possède toutes les sciences créa de tous ses visages les Itihâsas et les Purâṇas, qui forment un cinquième Vêda.
40. De son premier visage il tira les mesures Chôḍaçî et Uktha, les pratiques [purifiantes] du Purîchî et de l’Agnichṭut, l’Âptôryâma et l’Atirâtra, le Vâdjapêya et le sacrifice de la vache.