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PRÉFACE.

comme un résumé que composa de nouveau Rômaharchaṇa pour servir de base au travail des trois autres sages.

Ce que nous pouvons toujours regarder comme résultant positivement de la comparaison des deux textes précités, c’est qu’il n’y eut dans le principe que six compilations purâniques, ou même que quatre compilations, dont l’origine première est attribuée à Vyâsa, le collecteur des Vêdas. Rien ne nous apprend comment ce nombre a été porté à dix-huit, ni quels sont, entre les Purâṇas actuels, ceux qui reproduisent les quatre ou les six compilations primitives. Il est certain qu’on ne suit pas aussi aisément l’histoire de la collection des Purâṇas qu’on le peut faire pour celle des Vêdas. La tradition n’a conservé, pour l’une, que le souvenir vague d’une classification primitive ; et entre cette classification et celle que nous possédons maintenant, il y a un intervalle qu’il est, au moins dans l’état actuel de nos connaissances, bien difficile de combler. Les Vêdas, au contraire, gardent encore aujourd’hui la trace visible de la main qui en a distribué et classé le contenu ; et les noms des chefs des écoles auxquelles ont donné naissance les divisions et les sous-divisions de ce grand corps d’ouvrages, se retrouvent dans les parties des Vêdas, à l’étude desquels chacun d’eux s’était spécialement livré. On peut conclure de là que les Purâṇas se sont développés d’une manière plus indépendante que les Vêdas, soit que les Brahmanes aient abandonné en partie la destinée de ces livres aux classes inférieures pour lesquelles nous savons qu’ils furent principalement écrits, soit que les sectes qui ont pris naissance dans l’Inde à diverses époques se soient emparées d’ouvrages dont le cadre n’était pas rigoureusement tracé, ni la classification arrêtée par une main réputée divine, comme cela avait eu lieu pour les Vêdas, dont Vyâsa n’eut, selon toute appa-