Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/100

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29. Ag̃ga, qui faisait célébrer le sacrifice, éprouva une grande tristesse en entendant les paroles des Brâhmanes ; et après avoir obtenu leur assentiment, il adressa la question suivante aux chefs de l’assemblée :

30. Le sacrifice a été accompli en l’honneur des Dêvas, et ils n’arrivent pas ; ils n’acceptent pas les offrandes qui leur sont présentées ici. Ô chefs de l’assemblée, dites-moi, quelle faute ai-je commise ?

31. Les chefs de l’assemblée dirent : Ô roi, tu n’as pas commis en cette vie la plus légère faute ; c’est la conséquence d’un péché antérieur, si un prince tel que toi n’a pas d’enfants.

32. Rends-toi donc père d’un fils vertueux, et puisse le bonheur être avec toi ! Le Dieu qui mange l’offrande accordera un fils à tes prières, si tu lui offres le sacrifice.

33. Alors les habitants du ciel prendront chacun leur part, parce que ce sera Hari lui-même, le mâle du sacrifice, que tu auras pris pour l’objet de ton culte, en demandant un fils.

34. Tous les désirs que forment les hommes, Hari en assure l’accomplissement ; le succès de leurs vœux est le prix du culte qu’ils lui rendent.

35. Mâitrêya dit : Ainsi déterminés à faire naître un fils au roi, les Brâhmanes répandirent le beurre clarifié en l’honneur de Vichṇu qui est caché sous la victime.

36. Aussitôt Purucha s’élança du feu, couvert d’un collier d’or et de vêtements purs, et portant dans un vase d’or du riz préparé, [avec du sucre et du lait].

37. Le roi, avec la permission des Brâhmanes, reçut cette offrande, les mains jointes ; et l’ayant flairée avec joie, il la donna à la reine, plein de hautes pensées.

38. Après avoir mangé l’offrande qui rend mère d’un fils, la reine, qui était stérile, fut rendue féconde par son mari ; et quand le temps fut venu, elle mit au monde un enfant mâle.

39. Cet enfant, tout jeune qu’il était, ressemblait à son grand-père maternel Mrǐtyu, qui était né d’une portion d’Adharma ; aussi fut-il enclin à violer la justice.