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LIVRE QUATRIÈME.

19. Mâitrêya dit : Les vertueux Pratchétas ayant accueilli avec respect le conseil de leur père, se dirigèrent vers l’occident, déterminés à faire pénitence.

20. Là ils virent une immense étendue d’eau, presque aussi vaste que l’Océan, remplie d’une onde pure et aussi transparente que celle du grand lac Manas.

21. Des lotus bleus, rouges, blancs, et des nymphæas en couvraient la surface ; les cygnes, les grues Sârasas, les Tchakrâhvas et les canards y faisaient entendre leur voix.

22. Les lianes et les arbres [qui bordaient ce lac], frémissaient de plaisir au bruit des abeilles enivrées ; le vent y célébrait ses fêtes en dispersant de toutes parts la poussière enlevée aux fleurs des lotus.

23. Là ces fils de roi furent transportés d’admiration par des voix ravissantes qui, succédant au bruit des tambours et des autres instruments, chantaient sur des modes divins.

24. Aussitôt ils virent sortant du lac avec sa suite et au milieu des chants des Dieux qui l’accompagnaient, le premier des Immortels,

25. Çitikaṇṭha aux trois yeux, qui ressemblait à une masse d’or bruni ; à la vue de son beau visage qui respirait la bienveillance, ils s’inclinèrent devant lui avec empressement.

26. Satisfait comme eux, le Dieu, ami de la justice, qui dissipe la douleur de ceux qui l’implorent, parla ainsi à ces hommes vertueux et qui connaissaient la loi.

27. Rudra dit : Vous êtes les fils de Vêdichad (Varhihchad), et je connais votre dessein. Bonheur à vous ! c’est pour vous témoigner ma faveur que je me montre ainsi à vos yeux.

28. Il m’est cher celui qui implore le bienheureux Vâsudêva, cet Être supérieur à l’active réunion des trois qualités, [et à ce] que l’on nomme la vie individuelle.

20. L’homme qui reste fidèle à son devoir pendant cent existences, monte au séjour de Viriñtcha ; avec plus de vertu, il arrive jusqu’à moi. Mais le serviteur de Bhagavat atteint la demeure immuable de Vichṇu, aussi sûrement que nous l’atteignons, moi et les Dieux, quand notre temps est fini.