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LE BHÂGAVATA PURÂṆA.

le serpent qui, pressé par la faim, agite sa langue à la vue du rat qu’il va dévorer.

67. Comment, s’il est sage, pourrait-il abandonner le lotus de tes pieds, l’homme dont tu punis les mépris par la destruction de son corps, puisque Brahmâ notre maître et les quatorze Manus te célèbrent, pleins de terreur et sans autre motif [qu’une entière confiance] ?

68. Aussi es-tu pour nous, qui te connaissons, et Brahma et l’Esprit suprême ; l’univers entier tremble au nom de Rudra, mais tu es la voie où cesse toute crainte.

69. Voilà, ô fils de roi (et puisse le bonheur être avec vous !), la prière que vous devez réciter en remplissant avec pureté vos devoirs, et en dirigeant vos cœurs vers Bhagavat.

70. Honorez cet Esprit qui réside en vous et au sein de tous les êtres, en prononçant et en méditant sans cesse le nom de Hari.

71. Maintenant que vous avez entendu cette instruction sur le Yôga, gravez-la dans votre mémoire, et, livrés à la vie des solitaires, récitez-la tous avec respect et recueillement.

72. Jadis le Chef des créateurs de l’univers me l’a confiée ainsi qu’à Bhrĭgu et à ses autres fils, au moment où, désireux de créer les mondes, il voulait les associer à son œuvre.

73. C’est alors qu’excités tous à remplir notre tâche, nous vîmes cet enseignement dissiper notre ignorance, et que nous nous mîmes à créer des êtres variés.

74. L’homme qui, toujours attentif, recueilli et occupé de Vâsudêva, récite cette prière, obtient bien vite la béatitude.

75. De tous les biens de ce monde, la science est le plus grand ; l’homme traverse aisément, sur le vaisseau de la science, l’océan infranchissable du malheur.

76. Lire avec foi l’hymne à Bhagavat, que je viens de chanter, c’est honorer Hari qu’on n’adore que si difficilement.

77. L’homme obtient sans peine tout ce qu’il désire du Dieu que recherchent seul toutes les prospérités, quand il le charme par l’hymne que je viens de dire,

78. Celui qui, dès l’aurore, écoute ou récite cet hymne avec foi et