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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/45

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nommée purifie, dont les ordres ne doivent pas être enfreints, lui dont le nom, formé de deux caractères, n’a qu’à être prononcé une fois seulement et par occasion, pour effacer promptement les péchés des hommes.

15. Tu outrages cet ami de l’univers, celui dont les pieds sont, pour les âmes élevées, avides de boire le nectar enivrant de la béatitude de Brahma, comme le lotus pour des abeilles, et qui répand des bénédictions sur le monde qui aspire à lui.

16. Ou plutôt, il n’y a que toi qui connaisses ce malheureux qu’on appelle Çiva, qui laissant tomber ses cheveux en désordre, habite dans un cimetière, couvert des fleurs, des cendres et des crânes qu’on y trouve ; il est inconnu à Brahmâ et aux autres Dieux qui portent sur leurs têtes de Piçâtchas ce qui tombe de ses pieds.

17. Quand Îça, le protecteur de la vertu, est injurié par des hommes sans frein, il faut, si l’on n’a d’autre alternative, se retirer en se bouchant les oreilles ; ou bien on doit, si on le peut, couper de force la langue violente des méchants, et ensuite renoncer soi-même à la vie ; telle est la loi.

18. Aussi ne conserverai-je pas ce corps que j’ai reçu de toi, de toi qui injuries la Divinité au col bleu ; on regarde en effet comme un moyen de purification l’action de rejeter une mauvaise nourriture qui a été prise par erreur.

19. L’intelligence d’un grand solitaire qui trouve son plaisir en lui-même ne s’astreint pas aux déclarations du Vêda : de même que les hommes et les Dieux ont chacun leur domaine distinct, qu’ainsi l’homme reste dans son devoir, sans blâmer le devoir d’autrui.

20. Se livrer aux œuvres, ou s’en abstenir, sont deux devoirs également justes, fondés sur le Vêda, dont on discute le choix, qui ont chacun leur caractère ; cependant, qu’un seul homme veuille les accomplir tous les deux à la fois, le premier est en opposition avec le second. Mais ce double devoir ne concerne pas Brahma.

21. Nos perfections, ô mon père, ne vous appartiennent pas ; les vôtres, obtenues aux lieux où se célèbre le sacrifice, sont louées par des êtres mortels, nourris des aliments qu’ils ont gagnés dans les