Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/78

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bœufs [qui foulent le grain], autour de leur poteau, et qui subsiste immobile même après que les habitants d’un Kalpa [ont disparu].

21. Autour de ce lieu tournent avec les astres, en le laissant à leur droite, Dharma, Âgni, Kaçyapa, Çakra et les solitaires qui vivent dans la forêt.

22. Quand ton père se sera retiré dans la forêt, après t’avoir laissé l’empire, tu gouverneras la terre pendant trente-six mille ans, attaché à la justice et maître de tes sens.

23. Ton frère Uttama sera tué à la chasse, et sa mère, ne pensant qu’à lui, ira dans la forêt pour le chercher, et périra au milieu de l’incendie d’un bois.

24. Après m’avoir offert, à moi dont le sacrifice est l’essence, des sacrifices accompagnés de présents nombreux, après avoir joui en ce monde d’une félicité véritable, tu te souviendras de moi au moment de terminer ta vie.

25. Ensuite tu monteras dans ma demeure qui est un objet de respect pour tous les mondes, qui est placée au-dessus des [sept] Rǐchis, et d’où le sage ne revient plus [sur la terre].

26. Mâîtréya dit : Bhagavat, dont Garuda est l’étendard, ayant ainsi promis à Dhruva une place dans sa demeure, partit, sous les yeux de l’enfant qui le saluait avec respect.

27. Mais Dhruva, quoique ayant obtenu, grâce au culte des pieds de Vichṇu, l’objet de ses désirs dont la possession lui était assurée, rentra cependant, non sans regret, dans la ville.

28. Vidura dit : Comment un sage, qui connaissait si bien son intérêt, après avoir obtenu dans une seule et même existence, grâce au culte des pieds de Hari, le séjour suprême, ce séjour si peu accessible à l’homme, jouet de Mâyâ, comment, dis-je, un tel sage put-il se regarder comme n’ayant pas atteint son but ?

29. Mâitrêya dit : Blessé au cœur par les paroles de sa belle-mère, comme par des flèches, et gardant le souvenir de cet affront, ce n’était pas la délivrance qu’il avait demandée au Dieu qui la donner aussi le repentir s’empara-t-il de lui.

30. Dhruva dit : Après être parvenu en six mois à me réfugier à