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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

qui vivent d’aumônes, ceux qui vont nus, ceux dont l’esprit est exclusivement occupé de la lecture d’ouvrages poétiques, et quand il ne leur rend ni devoirs ni hommages ; f. 149 a.quand il ne recherche pas les Lôkâyatikas(149 a) qui lisent les Tantras de leur secte, qu’il ne les honore pas, qu’il n’entretient aucun commerce avec eux ; quand il ne va pas voir les Tchaṇḍâlas, les bateleurs, ceux qui vendent des porcs, ceux qui font commerce de poules, les chasseurs d’antilopes, ceux qui vendent de la viande, les acteurs et les danseurs, les musiciens et les lutteurs, et qu’il ne se rend pas dans les lieux où d’autres vont satisfaire leurs sens ; quand il n’entretient aucun commerce avec ces diverses espèces de gens, à moins que ce ne soit pour exposer, de temps à autre, la loi à ceux qui s’approchent de lui, et cela, sans même s’arrêter ; quand il ne recherche ni les Religieux ni les fidèles des deux sexes qui sont entrés dans le véhicule des Çrâvakas, qu’il ne leur rend ni devoirs ni hommages, qu’il n’entretient aucun commerce avec eux, qu’il n’a pas avec eux d’objets communs de conversation dans une promenade, ou dans un Vihâra, à moins que ce ne soit pour exposer, de temps à autre, la loi à ceux qui s’approchent de lui, et cela, sans même s’arrêter : c’est là, ô Mañdjuçrî, la sphère d’activité d’un Bôdhisattva Mahâsattva.

Encore autre chose, ô Mañdjuçrî ; un Bôdhisattva Mahâsattva ne va, par un motif quelconque d’attachement, enseigner constamment la loi à des femmes, et il ne désire pas sans cesse voir des femmes ; il ne recherche pas les familles ; il ne songe pas sans cesse à enseigner la loi à une fille, à une jeune femme, à une matrone, ni à causer de la joie à de telles personnes ; f. 149 b.il n’enseigne pas la loi à un hermaphrodite, il n’entretient aucun commerce avec lui, et ne cherche pas à lui causer de la joie. Il n’entre pas seul dans une maison pour y recevoir l’aumône, à moins qu’il n’y aille en rappelant à son esprit le souvenir du Tathâgata. S’il enseigne la loi à une femme, ce n’est pas par passion pour la loi même qu’il l’enseigne ; à plus forte raison ne doit-il pas l’enseigner par passion pour la femme elle-même. Il ne montre pas même une rangée de ses dents, à plus forte raison une vive émotion sur son visage ; il n’adresse la parole ni à un novice, ni à une novice, ni à un Religieux, ni à une Religieuse, ni à un jeune homme, ni à une jeune fille ; il n’entretient aucun commerce avec eux ; il ne recherche pas avec empressement le repos complet ; il ne se repose même pas ; enfin, il ne se livre pas continuellement au repos. C’est là ce