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CHAPITRE XXVI.

ligents(242 b), mais cependant cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi est comme la vérité indivisible. Les Bôdhisattvas répondirent : C’est cela, ô Bhagavat, c’est cela, ô Sugata. Alors, pour établir dans cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi les Religieux et les fidèles des deux sexes qui se trouvaient réunis dans cette assemblée, Bhagavat parla de nouveau ainsi au Bôdhisattva Mahâsattva Samantabhadra : Cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, ô fils de famille, ne tombera dans les mains d’une femme que si celle-ci est douée de quatre conditions. Et quelles sont ces quatre conditions ? C’est qu’elle recevra la bénédiction des bienheureux Buddhas ; qu’elle fera croître les racines de vertu qui seront en elle ; qu’elle sera établie sur l’amas de la certitude ; qu’elle concevra l’idée de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, dans le dessein de sauver tous les êtres. Ce sont là, ô fils de famille, les quatre conditions dont devra être douée la femme à laquelle sera confiée cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

Ensuite le Bôdhisattva Mahâsattva Samantabhadra parla ainsi à Bhagavat : Je veillerai, ô Bhagavat, à la fin des temps, dans la dernière période, dans les cinq cents dernières années [du Kalpa], sur les Religieux qui posséderont ce Sûtra ; j’assurerai leur sécurité ; f. 243 a.je les protégerai contre le bâton et contre le poison, de sorte qu’aucun de ceux qui chercheront l’occasion de surprendre ces interprètes de la loi, ne puisse y parvenir, et que Mâra le pêcheur, voulant les surprendre, ne puisse y réussir, non plus que les fils de Mâra, ni les Mârakâyikas, fils des Dêvas, ni les serviteurs de Mâra ; de sorte qu’ils ne soient plus entourés de Mâras ; de sorte que ni les fils des Dêvas, ni les Yakchas, ni les Prêtas, ni les Putanâs, ni les Krityas, ni les Vêtâlas désirant, cherchant l’occasion de surprendre ces interprètes de la loi, ne puissent y parvenir. Je garderai, ô Bhagavat, toujours, sans cesse, dans tous les temps, un tel interprète de la loi. Et quand cet interprète de la loi, après avoir dirigé l’application de son esprit sur cette exposition de la loi, sera occupé à se promener, alors, ô Bhagavat, je m’avancerai à sa rencontre, porté sur un éléphant de couleur blanche et armé de six dents ; je me dirigerai, entouré d’une troupe de Bôdhisattvas, vers l’endroit où se promènera(243 a) cet interprète de la loi, afin de garder cette exposition de la loi. De plus, si pendant que cet interprète de la loi dirigera l’application de son esprit sur cette exposition de la loi, il venait à en laisser échapper