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APPENDICE. — N° VIII.

naissable sur la planche de Low, où il occupe un espace étendu au centre du premier rang extérieur, et où il représente un mur de forteresse. On verra, dans le n° XVIII de l’Appendice, que cette idée de montagnes qui entourent la terre appartient aussi à d’autres peuples buddhistes chez lesquels la notion d’une enceinte circulaire de montagnes infranchissables se confond avec l’apparence que présente l’horizon. Dans Baldæus, ce symbole porte le n° 27 et est ainsi défini : « mur en dehors du monde qui est le Purgatoire des Siamois. » Cette définition renferme une allusion légèrement inexacte à la situation qu’occupent les Enfers dits Lôkântarikas, au delà de chacune des terres entourées du mur d’enceinte et dans l’abîme qui les sépare, les unes des autres ; le mot purgatoire est un peu faible pour la rigueur de ces lieux de supplice.

26. Himâlaparvataya, « la montagne de l’Himalaya ; » c’est le n° 29 de la liste de Low, Hématua ou Himala, « les monts Himâlayas. » Il y a sur la planche de Low sept compartiments consacrés à des montagnes désertes, sans compter quatre ou cinq autres figures dont le centre est occupé par un petit édifice habité ou vide. Il est difficile de dire laquelle de ces montagnes on a entendu désigner par le nom de Himâlaya.

27. Mêruparvataya, « le mont Mêru ; » je trouve ce symbole sous le n° 16 et avec son nom pâli de Sinêru dans la liste de Low ; quant à la figure qu’il doit avoir reçue, il y a tant de montagnes dans plusieurs des compartiments de sa planche, qu’on est embarrassé de déterminer laquelle il faudrait choisir pour en faire la représentation symbolique du célèbre Mêru. C’est le n° 28 de Baldæus, « la plus grande montagne du monde. »

28. Sûryamandalaya, « le disque du soleil ; » c’est le n° 26 de la liste de Low, Suriya, « le Soleil ; » il est représenté sous la figure d’une divinité montée sur un char, dans le quatrième compartiment du troisième rang à droite de la roue centrale. C’est le n° 29 de Baldæus, « le Soleil. »

29. Tchandramaṇḍalaya, « le disque de la lune ; » c’est le n° 26 de la liste de Low, Tchandhéma, « la pâle lune argentée, « et sur sa planche, le cinquième compartiment du troisième rang, après la divinité du soleil. C’est le n° 30 de Baldæus, « la lune. »

30. Saparivâra satara mahâdvîpaya, « les quatre grandes îles avec leur entourage ; « c’est le n° 19 de la liste de Low, Tchatur thîpa, « les quatre Dvîpas. » Je ne suis pas sûr d’avoir trouvé la représentation des quatre grandes îles ou continents sur la planche de Low ; comme il ne serait pas naturel qu’elle y manquât, je suppose que les Dvîpas sont figurés par les quatre compartiments où l’on voit des montagnes disséminées autour d’une petite habitation inscrite dans un croissant à droite, dans un carré à gauche, dans un cercle au dixième compartiment de la première rangée de droite, et dans un ovale au septième compartiment, de la première rangée de gauche. Ces différences de forme correspondraient à celles par lesquelles les Buddhistes distinguent les uns des autres les quatre continents.