Page:Burnouf - Méthode pour étudier la langue grecque, 1836.djvu/10

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lui faisant supposer peut-être que les deux aoristes ont chacun leur signification distincte ? Car les erreurs se tiennent comme les anneaux d’une chaîne ; l’une attire l’autre, et celle-ci en amène une troisième. Une dénomination fausse est produite par une idée fausse, et elle en produit de nouvelles à son tour. Parce qu’on a dit aoriste second, au lieu de dire seconde forme d’aoriste, les anciens grammairiens, même les plus habiles, ont cherché dans la signification de ces deux formes une différence chimérique. Ils n’ont pas vu ce qu’une lecture attentive des auteurs prouve jusqu’à l’évidence, que, quand un aoriste est usité dans tel ou tel verbe, l’autre ne l’est pas, ou ne l’est au moins que dans un autre dialecte.

Quant au temps appelé jusqu’ici paulo-post-futur, ceux qui ne seraient pas convaincus que c’est un futur antérieur, trouveront des preuves sans réplique dans M. Hermann, pag. 248 et 249. Ce n’est pas que cette forme ne s’emploie quelquefois pour le futur simple : est-il étonnant de voir dans des objets si rapprochés les nuances se confondre ? Mais je ne saurais rien imaginer qui justifie la dénomination de paulo-post-futur.

J’ai débarrassé la conjugaison contracte du subjonctif et de l’optatif parfait passif πεφίλωμαι, πεφιλήμην, etc., et j’ai rejeté dans le supplément ces formes à peu prés inusitées. J’ai donné à ἵστημι pour parfait ἕστηκα, et pour subjonctif ἱστῶ, ἱστῇς, ἱστῇ, parce que ce sont les formes véritables ; j’avertis pourtant des formes ἕστακα, et ἱστῶ, ἱστᾷς , que l’on trouve dans nos autres grammaires. Ici, comme partout ailleurs, je suis, pour guides, l’expérience et les auteurs que j’ai déjà cités. Comme eux, je réduis les déclinaisons à trois. Depuis P. R., tout le monde dit que ce changement est nécessaire, et personne ne le fait ; j’ai trouvé plus simple de le faire et de ne pas le dire.

Le tableau des verbes irréguliers, où j’ai fait entrer tous ceux qui sont les plus importants et les plus difficiles, est extrait de MM. Buttmann et Matthiæ.