articulation analogue à celle du Β, mais un peu plus forte ; et le Φ est un Π aspiré. Il en est de même de Γ, Κ, Χ et de Δ, Τ, Θ.
Chaque douce a donc sa forte et son aspirée correspondante.
2°. Quand deux muettes sont dans la même syllabe, si l’une est douce, il faut que l’autre soit douce ; si l’une est forte ou aspirée, il faut que l’autre soit forte ou aspirée ; ce qui peut s’énoncer ainsi :
Toute muette précédée d’une autre muette la veut de même degré qu’elle ; exemples :
DOUCES. | FORTES. | ASPIRÉES. |
ἕϐδομος, septième. | ἑπτά, sept. | φθόνος, envie |
ὄγδοος, huitième. | ὀκτώ, huit. | ἔχθος, haine. |
Dans tous ces mots, les deux consonnes appartiennent à la même syllabe, ἕ-ϐδομος, ἑ-πτά, ἔ-χθος etc.
3°. Deux syllabes de suite ne commencent pas d’ordinaire par une aspirée ; on dit τρέχω, je cours, par un τ ; on ne pourrait pas dire θρέχω par un θ, à cause du χ suivant.
§ 6. Les quatre liquides sont λ, μ, ν, ρ. On les appelle ainsi, parce qu’elles sont coulantes dans la prononciation, et s’unissent facilement aux autres consonnes. La liquide Μ précède, dans un grand nombre de mots, les muettes du premier ordre, ex. : ὄμϐρος, pluie ; ἄμπελος, vigne ; ἄμφω, tous deux. Il en est de même en latin, imber, pluie ; ambo, tous deux ; et en français, ombre, ample, tombeau.
Mais ces muettes ne peuvent jamais se mettre devant Μ.
Ν a rapport au troisième ordre ; c’est pourquoi on trouve souvent cette lettre devant δ, τ, θ ; exemp. : ἀνδρεία, courage ; ἄντρον, antre ; ἄνθος, fleur. Il en est de même en latin et en français.
La sifflante est Σ. Ajoutez-la aux muettes de chacun des trois ordres, et vous aurez les trois doubles :
ψ qui remplace βς, | πς, | ϕς. |
ξ qui remplace γς, | κς, | χς. |
ζ qui remplace δς, | τς, | θς. |
On voit par là que les doubles ne sont qu’une abréviation d’écriture. Aucune muette ne peut se rencontrer devant Σ, qu’il n’en résulte une lettre double.