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TABLEAU RÉSUMÉ DES CONSONNES.
  1er ORDRE.
ou Labiales.
2e ORDRE.
ou Gutturales.
3e ORDRE.
ou Dentales.
Douces ϐ, γ, δ.
Fortes π, κ, τ.
Aspirées φ, χ, θ.
Doubles ψ, ξ, ζ.
Liquides μ, ν.

Joignez à ces lettres les deux autres liquides λ, ρ, et la sifflante σ, vous aurez les dix-sept consonnes.

Les principes contenus dans cet article sont très simples, et leur connaissance facilite beaucoup l’étude des déclinaisons et des conjugaisons.

§ 7.
ESPRITS.

Esprit, terme de grammaire, veut dire aspiration.

Les Grecs en ont deux, l’esprit doux, l’esprit rude. Le doux ne se fait point sentir en prononçant ; le rude répond à notre h aspirée. Ils se mettent sur les voyelles et diphthongues initiales ; le doux ressemble à une petite virgule, ex. : ἐγώ, moi ; le rude à un petit c, ἡμεῖς, nous.

υ prend toujours l’esprit rude ; les autres voyelles reçoivent tantôt l’un , tantôt l’autre.

ρ est la seule consonne qui reçoive l’esprit, et elle prend le rude ; voilà pourquoi on la représente dans les mots tirés du grec par rh, ex. : rhéteur, rhétorique.

Si deux ρ se rencontrent de suite, alors seulement le premier reçoit l’esprit doux, ex. : ἀῤῥαϐών, arrhes ; ἀῤῥενικός, masculin. Les muettes n’ont pas besoin de l’esprit, puisque si l’on veut aspirer, par exemple, un π, nous avons vu qu’on emploie le caractère φ, et ainsi des autres.

§ 8.
ACCENTS.

Nous nous bornerons à indiquer ici le nom et la forme des Accents ; il y en a trois, l’aigu (’), le grave (`), le circonflexe (~).

Ils ont été inventés pour noter les syllabes sur lesquelles la voix doit s’élever plus ou moins dans la prononciation. Ils sont quelquefois utiles pour distinguer les significations d’un même mot, différentes suivant la position de l’accent, ex. : θεοτόκος, mère de Dieu ; θεότοκος, fils de Dieu.