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lan-gue-o (donnez à ui le son qu’il a dans aiguille, et à ue celui de en une seule syllabe).

Mais dans arguo, arguere, U se sépare de la voyelle suivante, comme dans le français argu-er.

6. Le T prend le son de S dans les mêmes cas qu’en français : natio (nation), factio (faction).

7. Les Latins n’avaient pas, pour la consonne J, d’autre signe que la voyelle I ; le mot major (plus grand) s’écrivait et se prononçait maior. C’est ainsi que nous écrivons encore aio (je dis), maius (mai), où l’i est également entre deux voyelles et fait l’office de consonne en se joignant à la seconde (a-io, ma-ius). Quand celle-ci disparaît, i redevient voyelle, a-is, a-it (tu dis, il dit).

8. La consonne V s’écrivait aussi par le même signe que la voyelle U ; ainsi nauita (nautonnier) est la même chose que navita. Supprimez l’i, le v redeviendra voyelle, et vous aurez nauta.

9. H est toujours muette ; la première syllabe d’honor se prononce comme celle du français honneur. PH, TH, CH se prononcent comme dans philosophie, Théodore, chœur ; RH, comme dans rhéteur. Ces lettres composées ne s’emploient que dans les mots empruntés du grec.

10. La double X représente CS, GS ; ainsi vox (voix) est pour vocs ; rex (roi) est pour regs. Du reste, elle est toujours dure, comme dans le français fixe.

11. F et V sont des aspirations de P et B. F est une aspirée forte, V une aspirée faible.

DE LA QUANTITÉ.

§ 2. On appelle quantité la longueur ou la brièveté des syllabes. Elle se marque sur les voyelles de la manière suivante :

Brèves : ă ĕ ĭ ŏ ŭ
Longues : ā ē ī ō ū ȳ

Les diphthongues, étant composées de deux voyelles, sont toujours longues.

Une voyelle brève, suivie de deux consonnes ou d’une lettre double, devient longue par position ; ex. : făcere (faire), fāctus (fait) ; rĕgere (diriger), rēxi (j’ai dirigé).

Une voyelle, même longue, devient brève (sauf quelques exceptions) lorsqu’elle est suivie d’une autre voyelle : docēre