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DE QUELQUES ADJECTIFS DÉTERMINATIFS (§31 ).

§ 286. Alius, alia, aliud.

1. Le que français après autre, s’exprime par ac, atque ou et : Aliæ sunt legati partes, atque imperatoris, Cés. (le rôle d’un lieutenant et celui d’un géneral sont différents = le rôle d’un lieutenant est autre que celui d’un général).

Lux longe alia est solis et lychnorum, Cic. (la lumière du soleil est tout autre que celle des flambeaux).

Non alius essem, atque nunc sum, Cic. (je ne serais pas autre que je suis maintenant).

2. Non aliud, nihil aliud, quid aliud ? se construisent avec quam ou nisi : Non aliud Eumeni defuit, quam generosa stirps, C. N. (il ne manqua rien autre chose à Eumène qu’une bonne naissance). — Discere nihil aliud est, nisi recordari, Cic. (apprendre n’est autre chose que se souvenir)[1].

§ 287. Alius répété.

1. Souvent alius est répété dans deux ou plusieurs propositions :

Divitias alii præponunt, alii potentiam, alii honores, (les uns préfèrent les richesses, les autres le pouvoir, d’autres les honneurs).

Aliă sentit, aliă loquitur, Cic. (il pense une chose, il en dit une autre = il parle autrement qu’il ne pense).

Aliud est maledicere, aliud accusare, Cic. (autre chose est de médire, autre chose d’accuser).

D’après ce dernier exemple, le proverbe français « Promettre et tenir sont deux, » ou « Promettre est un et tenir est un autre, » se rendra ainsi : Aliud est polliceri, aliud præstare.

2. Une même proposition peut renfermer deux cas d’alius, opposés l’un à l’autre : Alius alio more vivebat, (l’un vivait d’une manière, l’autre d’une autre = chacun vivait à sa manière).

Aliud aliis videtur optimum, Cic. (une chose paraît la meilleure à ceux-ci, une autre chose à ceux-là = chacun se fait de la perfection une idée différente).

  1. En général, quam ne s’emploie bien que lorsque alius est accompagné d’une négation ou d’une interrogation. C’est seulement après le siècle d’Auguste qu’on le trouve à la suite de propositions affirmatives.