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dit également Quid istud ad me attinet ? Plaut., et Quid istud ad me ? (en quoi cela me regarde-t-il ?) — Nihil ad rem[1], Cic, (cela ne fait rien à la chose).

2. Le verbe spectare, dans le sens de tendre à, viser à, se construit comme les deux précédents ; mais il ne peut pas avoir comme eux un infinitif pour sujet : Totum ejus consilium ad bellum spectare videtur, Cic. (toutes ses vues paraissent tendre à la guerre).

§ 384. Verbes manet, deficit.

1. Le verbe manēre, quoique neutre, régit à l’accusatif le nom de la personne, lorsqu’il signifie attendre, et qu’il a pour sujet un nom de chose : Aliud me fatum manet, Cic. (une autre destinée m’attend, m’est réservée).

Il s’entend de soi-même que, dans le sens de rester à quelqu’un, ce verbe prend le datif : Quod viro forti adimi non potest, id mihi manet et permanebit, Cic. (ce qu’on ne peut enlever à un homme de cœur, me reste et me restera toujours).

D’un autre côté, lorsque attendre a pour sujet un nom de personne, on l’exprime par exspectare ou opperiri.

2. Le verbe deficere (manquer), ayant pour sujet un nom de chose et pour complément un nom de personne, veut ce dernier à l’accusatif : Bonos nunquam honestus sermo deficiet Qtl. (un langage honnête ne manquera jamais à l’homme de bien). L’usage apprendra les autres constructions de ce verbe.

§ 385. Verbes imminet, impendet, instat.

Pour traduire en latin « Un grand danger nous menace, » et autres locutions semblables, où le verbe menacer a pour sujet un nom de chose, on se sert élégamment des verbes neutres imminēre, impendēre (être suspendu sur), instare (se tenir sur, presser), en mettant le nom de la personne au datif : Magnum periculum nobis imminet, impendet, instat. — « Un danger vous menace de leur part, » Tibi ab iis instat periculum, Cic.

§ 386. Verbes minari , gratulari.

1. Mais si c’est une personne qui en menace une autre, on se sert de minari, et le nom de la personne menacée se met au

  1. Hoc nihil pertinet ad rem. Ici nihil, et plus haut quid, sont à l’accusatif, d’après le § 363.