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Page:Burnouf - Méthode pour étudier la langue latine, 1843.djvu/338

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CONJONCTIONS DE SUBORDINATION.

§ 485. Quasi, perinde ac si, tanquam, velut, ceu.

Les locutions conjonctives, quasi, perinde ac si, tanquam si, velut si, ou simplement tanquam et velut, équivalent pour le sens au français comme si, mais elles en diffèrent pour la syntaxe. Après comme si, le français n’admet que l’imparfait et le plus-que-parfait de l’indicatif ; après quasi et les autres, le latin veut le subjonctif, et c’est le verbe de la proposition principale qui détermine le temps où l’on doit mettre ce mode.

Si le verbe principal est au présent ou au futur de l’indicatif, le verbe subordonné se mettra au présent du subjonctif : Sic cogitandum est, tanquam aliquis in pectus intimum inspicere possit, Sén. (il faut régler nos pensées, comme si quelqu’un pouvait lire au fond de notre cœur), possit et non posset ; — et au parfait, si la supposition se rapporte au passé : Angimur, tanquam Hortensio acerbitatis aliquid acciderit, Cic. (nous nous affligeons, comme si Hortensius avait éprouvé un sort rigoureux), acciderit, et non accidisset.

Après l’imparfait et le parfait de l’indicatif, on met l’imparfait du subjonctif, et au besoin le plus-que-parfait : Tanquam de regno dimicaretur, ita concurrerunt, T. L. (ils combattirent comme s’ils se disputaient la royauté = aussi vivement que s’ils s’étaient disputé le trône).

Rem. 1. Ceu (comme) est un mot poétique dont les prosateurs n’ont fait usage qu’après le siècle d’Auguste. Il peut, comme les précédents, signifier comme si, et, dans ce sens, il est toujours suivi du subjonctif. Il ne faut pas le confondre avec seu (soit que). Ceu (comme) est formé de la particule démonstrative ce et de ve, comme seu de sive, et neu de neve.

§ 486. Etiamsi, etsi, tametsi (arch. tamenetsi).

1. Etiamsi, etsi, tametsi (quoique), prennent l’indicatif, lorsque la proposition exprime un fait réel ou considéré comme tel par celui qui parle :

Quod quis crebro videt, non miratur ; etiamsi, cur fiat, nescit[1] (ce que l’on voit souvent n’étonne pas, quoique on n’en connaisse point la cause).

Etsi naturā duce congregabantur homines, tamen, spe cus-

  1. Cic. de Divin., II, 22. L’ignorance de la cause est un fait réel.