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3. Toute troisième personne, dans les deux nombres, est terminée par ŭr, que l’on ajoute au t final de l’actif :

Sing. amăt, amāt-ŭr, legĭt, legĭt-ŭr, audĭt, audīt-ŭr.
Pl. amant, amant-ŭr, legunt, legunt-ur, audiunt, audiunt-ur.

On remarquera que, dans legĭtur, i reste bref, parce que dans legĭt il est bref par nature. Dans les trois autres conjugaisons, a, e, i, qui ne sont brefs à l’actif qu’à cause du t final, redeviennent longs dès que le t se trouve entre deux voyelles : amātur, monētur, audītur.

4. La seconde personne du singulier se forme en changeant s de l’actif en rĭs. Si la voyelle qui précède est longue, elle se conserve ; si c’est un ĭ bref (ce qui a lieu à l’indicatif présent de la troisième conjugaison et au futur des deux premières) cet ĭ devient ĕ :

Act. prés. amā-s, monē-s, legĭ-s[1], audī-s,
Pass. amā-ris. monē-ris. legĕ-ris. audī-ris.
Act. fut. amābĭ-s, monēbĭ-s, legē-s, audiē-s,
Pass. amābĕ-ris. monēbĕ-ris. legē-ris. audiē-ris.

Cette seconde personne a une autre forme en , dont on trouve peu d’exemples à l’indicatif présent, mais qui est fort usitée aux autres temps :

amabā-re, amabĕ-re, amĕ-re, amarē-re.

La forme en re du présent, amā-re, sert pour l’impératif.

5. La seconde personne du pluriel se forme en changeant tĭs de l’actif en mĭni :

Act. amā-tis, monē-tis, legĭ-tis, audī-tis,
Pas. amā-mini. monē-mini. legĭ-mini. audī-mini[2].

6. Les désinences personnelles du passif, comparées à celles de l’actif, sont donc les suivantes :

singulier. pluriel.
1re  p. 2e  p. 3e  p. 1re  p. 2e  p. 3e  p.
Actif. o, m. s. t. mŭs. tĭs. nt.
Passif. r. rĭs. tŭr. mŭr. mĭnī. ntŭr.
  1. Leg-ĭs est à leg-ĕris exactement comme cin-ĭs est à cin-ĕris (§ 14) ; il y a transformation de l’ĭ bref en ĕ bref, et de l’s entre deux voyelles en r. C’est donc à cause de sa position que l’s de l’actif devient r au passif : ama-s, amā-r-is ; audī-s , audī-r-is.
  2. Amāmini, qui ressemble si fort au grec τιμώμενοι, paraît être le nominatif pluriel d’un participe tombé en désuétude, avec lequel on sous-entendait estis. Amabamini et les autres sont formés sur l’analogie d’amamini.