SERRURERIE.
INTRODUCTION.
On a très-peu écrit sur la Serrurerie. Les anciens maîtres de cet art se contentaient de fabriquer de beaux ouvrages, sans songer à fixer les principes qui les avaient guidés. Excepté Mathurin Jousse, on ne connaît aucun auteur qui ait publié quelque chose d’important sur cet art, avant que l’Académie des Sciences ait fait exécuter, par Duhamel-Dumonceau, le traité qu’elle publia en 1767. L’objet du recueil que nous offrons au public n’est pas de refaire l’excellent traité dont nous venons de parler, mais de le compléter, de lui donner un nouveau degré d’utilité, en appuyant les préceptes qui y sont développés, par des exemples, des modèles de toute espèce, choisis parmi ce que Paris offre de plus parfait sous le rapport de l’utilité, de l’exécution et du goût.
Pour remplir le but qu’on s’est proposé, aucune peine, aucun soin n’ont été épargnés : tous les dessins ont été exécutés d’après les objets mêmes qu’ils représentent, et dans de justes proportions ; ce n’est qu’après avoir vu, comparé l’immense quantité de monumens qui auraient dû trouver place dans ce recueil, si son étendue l’avait permis, qu’on a fait le choix de ceux qui le composent, et qui, dans chaque genre, ont paru être les plus convenables à l’objet de leur destination, les plus originaux, du meilleur goût, et les mieux exécutés. Pour que rien d’intéressant ne soit omis, tous les monumens publics, anciens et modernes, ont été visités ; l’artiste chargé de ce travail préparatoire, a parcouru la ville dans tous les sens, et ses soins ont été tels, que dans les rues les plus obscures, à des hauteurs où la vue se porte rarement, il a trouvé des modèles dignes d’être mis au grand jour, et que les gens de l’art et les amateurs de toutes les nations lui sauront probablement gré de leur avoir fait connaître. Nous aimons à croire que le seul reproche qu’ils lui feront sera d’avoir trop borné son choix. Pour le disculper, il nous suffira sans doute de dire que, devant se renfermer dans un cadre fort étroit, pour que le prix de l’ouvrage ne dépassât pas les facultés du plus grand nombre des personnes auxquelles il est destiné, il a dû n’admettre qu’un petit nombre d’exemples de chaque espèce, en donnant la préférence à ceux qui remplissaient le mieux les données premières de leur destination.
Mais si l’on convient de la justesse de son goût et de son discernement dans le choix des modèles qu’il a admis, si l’on reconnaît qu’aucun monument d’une véritable importance, et qui n’avait point d’équivalent, n’a été omis, que toutes les branches de la partie décorative de la serru-