Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le matin et le soir les effluves étant condensées par l’abaissement de température, sont très abondantes, tandis qu’elles sont entraînées parla vapeur d’eau pendant le jour ; les grands vents les poussent quelquefois à de grandes distances et ces germes vont semer la maladie là où on ne la connaissait pas.

Des aliments. D’après certaines lois physiologiques, un organe en fonction éprouve des déperditions continues ; il faut donc, pour maintenir l’organisme dans un équilibre constant, que la somme des produits assimilables égale celle des produits excrétés. Si cette harmonie est détruite, une cause morbifique quelconque aura plus de prise sur l’organisme non équilibré que sur l’organisme sain. Quand les déperditions seront trop grandes, il y aura anhémie ; mais, s’il y a au contraire exubérance de principes, je suis porté à croire que ce sera une maladie charbonneuse ; car beaucoup de médecins disent que « jamais l’animal n’est si près de la maladie que quand il a trop d’embonpoint ». D’ailleurs, dans la majorité des cas, n’est-ce pas les animaux pléthoriques qui sont le plus souvent atteints.

Il peut exister aussi dans la composition des aliments des corps complètement étrangers ; ces corps peuvent se développer à la suite de l’emmagasinage de foins trop verts, ou laissés aux champs, exposés à la pluie ou à la chaleur. On est amené, d’après les lésions, à supposer que ces cryptogames introduits dans l’organisme produisent le charbon. Divers auteurs, Chabert et Gilbert, admettent cette idée ; mais ils font intervenir les modificateurs hygiéniques envisagés précédemment ; d’autres, trop exclusifs, regardent ces êtres organisés comme la cause absolue de la maladie. M. Masse, entr’autres, a exposé cette idée dans sa doctrine cryptogamique.