Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/35

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die était due à un virus, un agent particulier dont la naissance ou l’habitat résidaient dans l’air, les aliments, les eaux ingérés dans l’économie et pervertissaient les humeurs. Sa présence dans le corps, provoquait l’apparition de boutons, tumeurs et autres phénomènes morbides qui se montraient à la peau. C’était pour eux une espèce de crise par laquelle l’économie rejetait au-dehors le principe morbide. Cette doctrine pleine de sagesse est parvenue jusqu’à nous et trouve encore beaucoup de partisans ; car les idées généralement reçues aujourd’hui, ont une grande analogie avec elle ; on n’a fait que changer les termes que le médecin de Cos avait employés.

Que la maladie soit due à un virus, où le trouvons-nous ? dans l’air pour les uns, dans les eaux marécageuses pour d’autres ; qu’elle soit due à un germe, où croyons-nous qu’il prend naissance ? dans les aliments.

Il est utile d’ajouter que vers le xve siècle certains auteurs voulurent apporter quelques modifications quant à la gravité ou la bénignité de la maladie. D’après eux, elle restait bénigne tant que les tumeurs ne suppuraient pas, et elle prenait un caractère alarmant lorsque la suppuration se montrait ; les raisons que nous pourrions donner pour démontrer l’absurdité de cette hypothèse prouveraient facilement que c’est le contraire qui a toujours lieu.

Paulet admet que les maladies de ce genre sont de nature inflammatoire, elles n’en diffèrent que par la rapidité de leur marche, de leurs symptômes et de leur terminaison qui aurait toujours lieu par gangrène ou par suppuration ; mais celle-ci ne se montrait que lorsque l’escharre qui recouvrait les tumeurs était complètement éliminée. La maladie était incurable si les tumeurs passaient à l’intérieur.