Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/36

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Ce médecin leur reconnaissait trois formes principales : 1° l’anthrax était dû à un insecte ou ver qui, dégluti avec les aliments, était absorbé, passait dans la circulation, infectait l’économie et rendait la maladie contagieuse ; 2° le charbon œdémateux provoqué par la piqûre de frelons, ou bien encore par la cause précédente ; 3° l’anthrax musaraigne, siégeant aux endroits pourvus de lympathiques, il le réputait non contagieux à cause de l’innocuité de la morsure de l’animal.

Ces maladies ne peuvent être de nature inflammatoire, et s’il en était ainsi, on aurait observé d’autres terminaisons que la gangrène et la suppuration.

Quant à la différence qui existait dans leur marche, ce n’est plus un caractère distinctif comme veut bien le dire Paulet, puisque nous voyons tous les jours les congestions intestinales, pulmonaires, encéphaliques marcher avec autant de rapidité et n’être pas contagieuses ; ce médecin s’est basé sur les effets observés et non sur les causes, pour déterminer la vraie nature de la maladie.

Cependant, Paulet semble revenir aux idées premières en ajoutant que l’anthrax est produit par des insectes, par des parasites ; mais puisque les maladies sont de même nature, dans quel but faire une division quant à la contagion ? pourquoi dire que : l’anthrax était contagieux, tandis que le charbon des cuisses ne l’était pas ? C’était admettre deux maladies distinctes. L’erreur de Paulet est bien reconnue, car on admet unanimement que le charbon est toujours contagieux sous quelque forme qu’il se présente. Il a sans doute confondu dans la seconde variété l’élément contagieux avec les moyens dont se sert la nature pour transmettre la maladie, puisque les insectes qu’il cite comme leur ayant donné naissance, sont inoffensifs et ne déterminent le plus souvent qu’une légère inflammation.