Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/37

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Chabert et les vétérinaires de l’époque l’ont considérée « comme une fièvre putride gangréneuse consistant dans une perversion totale des humeurs, ainsi que dans le relâchement, la stupeur et l’inertie des solides ; ils ont ajouté que le changement arrivé aux solides pouvait être primitivement l’effet du climat, cet effet étant ensuite augmenté par la dépravation des fluides. » Ce vétérinaire distingué avait cru tout d’abord à l’existence d’une fièvre essentielle, en se basant sur l’ensemble des symptômes que présentent les animaux atteints du charbon et les lésions externes de l’organisme ; mais comme ce n’était qu’une hypothèse mal fondée, puisque les théories des anciens n’indiquaient rien sur la nature et la lésion qui provoquent l’état fébrile, il admettait comme cause de la fièvre, l’introduction d’un miasme hétérogène dans l’économie ; quel est ce miasme ? Il n’en indique pas l’origine ; le seul tort qu’il a eu, selon nous, c’est de faire jouer un rôle trop important à l’influence climatérique ; je veux bien croire cela jusqu’à une certaine limite, mais on ne peut admettre, avec lui, que le climat ait été vicié sur de grandes surfaces et à une même époque ; il est probable que s’il en avait été ainsi, des maladies différentes auraient attaqué en même temps les hommes et les autres animaux, au lieu de se borner seulement à quelques espèces. Nous pouvons citer à l’appui de notre objection, l’influence qui s’est manifestée sur les hommes et les animaux, lors de la fameuse gastro-entérite de 1825.

Comment se fait-il que cette influence ait agi primitivement sur les solides et non sur tout l’ensemble de l’organisme comme cela arrive toujours ? Il n’en est dit rien, et les faits nous prouvent le contraire : dans toutes les maladies par altération du sang, c’est toujours ce liquide qui est le premier attaqué.