Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/44

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Que ces médicaments agissent sur l’innervation, ou qu’ils reconstituent le sang en détruisant les bactéries, peu nous importe, puisqu’ils sont presque spéciaux contre cette affection.

Et si la théorie est fausse quant à la nature, elle est du moins rationnelle quant au traitement.

Nous serions heureux qu’il en fût ainsi de toutes les maladies par altération du sang ; les innovations de ce genre seraient bien plus profitables à la science et aux intérêts agricoles, que ces questions philosophiques dont nous n’aurons peut-être jamais une solution bien complète.


TRAITEMENT.

Le traitement a varié avec les opinions qu’on se faisait sur la nature de la maladie et les formes qu’elle affectait.

De nos jours on a abandonné un grand nombre de ces médicaments empiriques qui précipitaient souvent sa marche vers une fâcheuse terminaison, et on l’a basé sur les phénomènes observés pendant son cours.

Fièvre charbonneuse. — La première question que se sont posé les vétérinaires, en présence de cette affection redoutable, a été de savoir s’il était utile ou non de pratiquer la saignée ; MM. Chabert, Gilbert, et quelques praticiens du Lauragais, n’ont eu qu’à se louer de ses bons effets ; tandis que MM. Delafond et Ardouin n’ont eu que des mécomptes à en registrer. Quelle est la cause de cette divergence d’opinions, en présence de ces deux faits contradictoires ? Nous croyons la faire connaître dans les quelques lignes suivantes : Dans toutes les épizooties et enzooties, il existe une constitution atmosphérique spéciale tendant à affaiblir l’organisme, quoique les symptômes observés fassent croire à une surexcitation toute particulière.