Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/45

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Cette dernière est due plutôt à la présence de l’agent infectieux, qu’à une surabondance de principes plastiques dans la masse sanguine, et si l’on suit bien la marche de la maladie, on voit apparaître tout aussitôt un état d’affaissement général. On dirait que l’économie a fait tous ses efforts en vue de chasser ce qui l’irrite et la gêne.

Une autre preuve encore, mais bien plus convaincante, ce sont les lésions que présente le sang : il est appauvri, riche en sérum et manquant de principes fibrineux et albumineux. La déplétion sanguine est alors bien plus nuisible qu’utile, puisqu’elle affaiblit le corps et l’empêche de réagir contre l’influence morbifique. L’opinion que se faisait M. Delafond sur la nature du charbon, a sans doute beaucoup contribué à lui faire pratiquer cette opération, et si des auteurs comme Chabert et Gilbert ont réussi dans son emploi, on doit beaucoup l’attribuer à la manière dont la maladie a régné, car ils n’ont eu à observer cette affection qu’à l’état sporadique.

On pourrait presque poser les règles à suivre, lorsqu’il est urgent d’en faire son application ; elle ne devra être pratiquée que bien rarement dans les épizooties et enzooties, si ce n’est que sur les animaux forts et pléthoriques ; et elle sera toujours proscrite chez les animaux de faible constitution, lors même qu’elle se montrerait à l’état sporadique.

Médication thérapeutique. — Chabert a donné une longue suite de ces agents. Il employait la sauge, le romarin, la mélisse à la première période ; le quinquina à la seconde ; le camphre, l’essence de térébenthine et Passa fœtida à la dernière. De nos jours on pourrait y recourir ; mais on leur préfère les excitants minéraux, tels que les acide sulfurique, chlorydrique, l’eau de Rabel