Page:Busch - Découvertes d’un bibliophile.djvu/61

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et futurs ; 2° que vous n’avez rien compris aux explications de l’abbé avec lequel vous vous flattez d’être tombé d’accord. »


Pour avoir le droit de dire que je n’ai rien compris aux explications de l’abbé avec lequel je me flatte d’être tombé d’accord, il faudrait que ce savant professeur vous eût mis dans la confidence de la conversation dont il m’a honoré, ce dont vous me permettrez de douter. Il est évident que vous cherchez à obscurcir la question avec la plus insigne mauvaise foi. Qu’on relise ma deuxième lettre, et l’on sera convaincu, par le passage latin que je cite, que lorsque j’ai parlé au professeur d’actes déjà consommés, en opposition avec des actions futures, c’était par rapport au moment de la confession. Il s’agit de règles à suivre par le confesseur. J’admets la conscience invinciblement erronée pour des actes antérieurs à la confession, parce qu’alors le pénitent peut avoir été dans l’ignorance ; mais je n’admets pas que le confesseur puisse prévoir une conscience invinciblement erronée pour des crimes qui ne sont pas encore commis, et donner l’absolution au pénitent sans l’éclairer, sans empêcher le crime. Or, c’est là la conclusion du passage latin que je cite, et il est aisé de voir les conséquences effrayantes de cette latitude laissée par le Compendium aux confesseurs. Au reste, cette doctrine n’est pas neuve ; elle a été soutenue entre autres par Endémon Jean, Apologie d’Henri Garnet, p. 274 : « Tout ce que je prétends dire, c’est que si un pénitent veut suivre une opinion qui ne manque pas de probabilité, mais qui est contraire à celle que le confesseur croit être vraie, il le peut et on doit l’absoudre, parce que le confesseur ne doit chercher qu’à