Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/259

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MADAME DUMONT.


Madame Dumont, née à Paris, était fille de M. Lutel, contrôleur-général de la maison du duc d’Orléans, régent. Elle a publié un recueil de pièces fugitives, de traductions d’Horace en vers, de fables, de chansons, etc.


Traduction littérale de la 1re Ode du 3e livre d’Horace.
Odii profanum vulgus.


Je hais le profane vulgaire,
Et je l’écarte loin de moi.
Ô vous, de qui le culte est mon plus doux emploi.
Chastes sœurs, qu’à l’envi tout l’Olympe révère,
Favorisez des chants destinés à vous plaire !
Je consacre en ce jour aux vierges, aux enfants,
Des vers que le premier je joignis à la lyre :
J’y peins des rois fameux par leurs sujets vaillants,
Eux-mêmes asservis au souverain empire
Du puissant Jupiter, qui, par l’airain brûlant,
Après avoir vaincu les géants formidables,
Par la seule terreur d’un geste menaçant,
Fait craindre à l’univers ses foudres redoutables.
Mieux qu’un autre, souvent un homme industrieux
Sait tracer les sillons destinés à l’arbuste ;
Plus noble, un candidat, né d’illustres ayeux,
Parvint, du champ de Mars, dans un sénat auguste