Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/258

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Ah ! pour obtenir la couronne
Ton jeune cœur sans doute a combattu.
Avec certains amans d’humeur folle et légère,
Dont notre esprit est peu charmé,
Il est aisé d’être sévère ;
Mais qu’il en coûte à l’être avec l’amant aimé !
Aussi d’une brillante et douce récompense,
Salenci sait payer un triomphe si beau :
De roses l’éclatant chapeau
Attestera toujours ta candeur, ta décence,
À tous les habitans de cet heureux hameau.
Ah ! dans cette gloire immortelle
Il est encore un droit charmant :
Au bonheur d’un époux fidèle
Tu peux appeler ton amant.
Je vois aussi sur ta victoire
S’exercer tour à tour les enfans d’Apollon,
Et dans le temple de mémoire
Des écrits délicats[1] ont placé ton beau nom.
Aujourd’hui même encore une élégante muse
Du prix de ta vertu nous offre le tableau :
Favart sait nous instruire autant qu’il nous amuse,
Voilà ce que j’admire en son drame nouveau.
Puisse, pour couronner ses travaux et son zèle,
Puisses-tu, ma bergère, au temple heureux des ris,
Des jeunes nymphes de Paris
Être à jamais l’exemple et le modèle.

  1. L’abbé Coger, l’abbé de Malespine et M. de Sauvigny avaient fait de jolis vers à l’occasion de la rosière de Salenci.