Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/100

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La nuit je perds le dormir,
Le jour je fuis la lumière,
Et mes tristes yeux enclos,
Prisonniers de la paupière,
Ne sont jamais en repos.

Je n’aime de la prairie
Le bel émail précieux,
Ni la campagne fleurie
Ne sçauroit plaire à mes yeux.
Je suis si mélancolique
Que les plus tendres chansons
Et la plus douce musique
N’ont pour moi que de vains sons.

Jamais on ne me voit rire,
Jamais on ne m’voit chanter,
Incessamment je soupire
Et ne fais que lamenter.
Je n’ai bien, plaisir ni joie ;
Sincero, mon cher souci,
Jusqu’à ce que je vous voie
Je serai toujours ainsi.


LE SOMMEIL ET LA MORT.


ODE V.


Rien n’est plus différent que le somme et la mort,
Combien qu’ils soient issus de même parentage.
L’un profite beaucoup, l’autre fait grand dommage :
De l’un on veut l’effet, de l’autre on craint l’effort.