Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/114

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Doncque c’estoit le but de ta malice
De m’asseruir sous ombre de seruice !
Que dis-je ? Amy, pardonne à ceste fois,
Je suis outrée et de despit et d’ire ;
Mais je sens bien, quelque part que tu sois,
Qu’autant que moy tu souffres le martyre.


À SON AMANT.


O beaux yeux bruns, ô regards destournés,
O chauds soupirs, ô larmes espandues,
O noires nuits vainement attendues,
O jours luisans vainement retournés
Graces du cœur en mille retz tendues,
Bouche amoureuse, et vous front si charmant,
Que de flambeaus brûlent mon cœur fidelle !
De toy me plains que tes feus, cher amant,
En tant d’endroits mon âme consumant,
N’en ait sur toy volé quelqu’étincelle.




JEANNE D’ALBRET.


Née en 1531, morte en 1572. Elle était fille unique de Henri d’Albret II, roi de Navarre, et de Marguerite d’Angoulème, sœur de François Ier. Cette princesse épousa, en 1548, Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, et fut mère de Henri IV.