Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/118

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pour se faire une réputation. Il ne reste d’elle que quelques stances à la louange de Louis Bellaud de la Bellaudière et de Pierre-Paul de Marseille, tous deux restaurateurs de la poésie provençale. Elle mourut à Marseille en 1606.


STANCES.


Nul n’aura dans le ciel partage,
S’il n’a chanté par l’univers
Le rare phœnix de notre âge,
Paul et Bellaud unis en vers.

Mercuriens, disers poëtes,
Enfans des neuf muses chéris,
Je sacre aux lauriers de vos têtes
Deux fleurons de mirthe choisis.

Atropos a voulu dissoudre
Un couple d’amis si très-beau,
Mettant Louis Bellaud en poudre
Sous le froid marbre du tombeau.

Mais de quoi lui sert son envie ?
L’amour a dompté son effort ;
Car Paul lui redonne la vie
Malgré la cruauté du sort.