Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/168

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle va demander son fugitif amant ;
Elle y vit l’Abondance, elle y vit la Mollesse,
Avec le Plaisir enchanteur ;
Il n’y manquoit que le Bonheur.
La voilà donc encor qui cherche et se promène.
Lasse des grands chemins, elle trouve à l’écart
Un sentier peu battu qu’on découvroit à peine.
Une beauté simple et sans art
Du lieu presque désert étoit la souveraine ;
C’étoit la Piété. Là, notre amante en pleurs
Lui raconta son aventure :
Il ne tiendra qu’à vous de finir vos malheurs ;
Vous verrez le Bonheur, c’est moi qui vous l’assure,
Lui dit la fille sainte ; il faut, pour l’attirer,
Demeurer avec moi, s’il se peut, sans l’attendre,
Sans le chercher, au moins, sans trop le désirer :
Il arrive aussitôt qu’on cesse d’y prétendre,
Ou que, dans sa recherche, on sait se modérer.
L’Imagination à l’avis sut se rendre :
Le Bonheur vint sans différer.


AU ROI,


sur l’établissement de la capitation.


La capitation va nous combler d’honneurs :
Vous voulez que nos biens aident à vos conquêtes,
Mais à combien sont taxés les auteurs ?
Ce ne sont pas de bonnes têtes.
Sire, déjà par moi vous êtes bienfaisant,
Et je ne dois mes jours qu’à votre seule grâce :
Augmentez vos bienfaits, afin que je vous fasse
Au moins un honnête présent.