Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/169

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MESDEMOISELLES

DE SCUDÉRY et DE LA VIGNE.


Mademoiselle de Scudéry naquit au Hàvre-de-Grâce en 1607. Elle était d’une maison noble et ancienne, originaire du royaume de Naples et établie en Provence depuis plusieurs siècles. Son père avait servi avec distinction sur terre et sur mer, et obtenu, sous l’amiral de Villars, le commandement du Hàvre-de-Gràce ; sa mère était de la maison de Goustiménil-Martel.

Mademoiselle de Scudéry, célèbre par son esprit, par son amabilité et par ses ouvrages, a composé les romans suivants : l’Illustre Bassa, Cyrus et Clélie. Elle a aussi donné Célinte, Mathilde et la Promenade de Versailles, nouvelles qui ont toutes la beauté des grands romans sans en avoir la longueur. On doit encore à cette demoiselle les Harangues des femmes illustres, et un ouvrage intitulé les Nouvelles conversations. Elle fit, en 1671, cet admirable discours De la Louange et de la Gloire qui remporta le premier prix d’éloquence proposé par l’Académie française. Le cardinal Mazarin lui laissa une pension par son testament ; elle en avait une sur le sceau, et le roi, en 1683, lui en donna une autre de 2,000 livres sur sa cassette. L’Académie des Ricrovrati de Padoue l’admit parmi ses membres. Elle mourut en 1701, à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans.

La beauté des vers de mademoiselle de Scudéry lui