Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/179

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MADRIGAL.


Tircis vous apprend des chansons
Où le cœur s’intéresse ;
On dit qu’il y joint des leçons
Qui parlent de tendresse :
Fuyez ce charme séducteur,
C’est un plaisir funeste ;
L’oreille est le chemin du cœur,
Et le cœur l’est du reste.


Quelque temps après que le prix d’éloquence eut été décerné (en 1671), par l’Académie française, à mademoiselle de Scudéry, pour son discours sur la louange et la gloire, un inconnu remit à sa porte un petit paquet qui lui était adressé et qu’il dit être venu par le courrier de Provence. Elle l’ouvrit et y trouva une jolie boite qui contenait l’ode suivante, attachée, avec des rubans de diverses couleurs, à une petite guirlande de laurier d’or, émaillé de vert ; ne pouvant deviner qui lui avait fait cette galanterie, elle fit la réponse qui suit l’ode ; mais elle découvrit ensuite que c’était mademoiselle de la Vigne, dont la modestie l’avait empêchée de mettre son nom à cet agréable ouvrage.