Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/185

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avec une ode à la louange de l’auteur, mademoiselle de La Vigne y répondit par les stances suivantes :


À L’ILLUSTRE AUTEUR
DE L’ODE POUR CLIMÈNE,
QUEL QU’IL SOIT.


Que ne la gardiez-vous cette lyre galante,
Généreux inconnu ? Pourquoi me la donner ?
Ah ! c’est sous votre main délicate et savante
Qu’elle doit résonner.

Du moins, pour me la rendre encor plus précieuse,
Il falloit à mes yeux soudain vous découvrir,
Et ne me pas cacher cette main généreuse
Qui daignoit me l’offrir.

Souvent mon cœur, flatté par la fausse apparence,
Presqu’en tous mes amis croit vous apercevoir ;
Et pour eux, tour à tour, sent la reconnoissance
Que je crois vous devoir.

Quelle tranquillité ne le cède à la vôtre ?
Quoi, jamais de vos droits vous ne serez jaloux,
Et vous voudrez toujours que je donne à quelqu’autre ?
Ce qui n’est dû qu’à vous ?

Pour vous, je le promets, j’aurai de la tendresse,
Pourvu que vous vouliez bientôt vous présenter.
Peut-être est-il des gens qui, par cette promesse,
Se laisseroient tenter.