Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/195

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MLLE DE SAINT-ANDRÉ.


Tout ce que nous savons de mademoiselle de Saint-André, c’est qu’outre l’Hiver de Versailles, qui est la seule des œuvres de cette muse dont nous ayons pu prendre connaissance, et que nous ne rapportons que pour ce motif, elle a fait une description en vers de la chapelle de Sceaux, peinte par Le Brun. Cet ouvrage paraît d’ailleurs avoir encore moins de mérite que celui-ci :


FRAGMENTS

DU POÈME INTITULÉ l’Hiver de Versailles.


La terre triste et languissante
De voir les plaisirs au cercueil,
Se couvroit d’un manteau de deuil,
Et la nature gémissante,
Sous la plus dure des saisons
Etouffoit en naissant tous les fruits qu’elle enfante,
Parmi la neige et les glaçons ;
Lorsque, pour adoucir la peine
Que cette saison inhumaine
Fait souffrir aux mortels dans ces mois ennuyeux,
J’allai voir ce palais que tout le monde admire,
Ce Versailles délicieux,
Où l’Amour, les Ris et les Jeux