MADEMOISELLE DE CALAGE.
Mademoiselle de Calage était de Toulouse et se nommait
de Pech de Calage. Elle paraît avoir vécu sous le
règne de Louis XIII ; elle nous est connue pour avoir
plusieurs fois remporté le prix de poésie aux Jeux floraux
de Toulouse et avoir composé dans sa jeunesse le
poème de Judith, qui fut imprimé, après sa mort, par
les soins de mademoiselle L’Héritier de Villandon. Nous
rapportons le cantique en action de grâces qui termine
ce poème. Ce morceau suffira pour donner une idée de
la beauté de l’ouvrage. Nous ajoutons que le poème est
en vers et en huit parties ou chants.
CANTIQUE DE JUDITH.
Redoutables vengeurs des crimes de la terre,
Messagers du Très-Haut qui, portant son tonnerre,
Le faites retentir dans ce vaste univers,
Et jusque sur le trône effrayez les pervers ;
Ministres immortels de ses justes vengeances,
Protecteurs des humains, saintes intelligences,
Images d’un Dieu juste, où lui-même est empreint,
Répétez avec nous que le Seigneur est saint.
Flambeau de l’univers, dont les clartés fécondes
Animent à la fois tous les cieux, tous les mondes,